La PUVA ORALE consiste en l'administration des rayons UVA dans une chambre spéciale d'irradiation une heure ou deux après l'ingestion du psoralène. Ce traitement est donné à raison de deux à trois fois par semaine ne dépassant pas le rythme d'une séance aux deux jours. L'ingestion de psoralène requiert la protection de la peau et des yeux jusqu'à ce qu'il soit complétement éliminé de l'organisme (environ 8 heures). L'intervalle entre l'ingestion du médicament et l'exposition aux rayons UVA est d'une à deux heures, selon le type de psoralène. Si vous prévoyez prendre des médicaments photosensibilisants ou de fortes quantités d'aliments photosensibilisants durant vos traitements à la PUVA, il faut en avertir votre médecin. Les limes, figues, persil, panais, moutarde, carottes et céleri sont des aliments photosensibilisants. Parmi les médicaments photosensibilisants, on compte les antidépresseurs (Elavil, Tofranil), les antihistaminiques (Periactin, Benadryl), les antimicrobiens (Tétracyclines, Bactrim, Septra), les neuroleptiques (Largactil, Moditen, Mellaril), les diurétiques (Lasix, Hydrodiuril), les médicaments hypoglycémiants (Diabinese, Mobenol), les anti- inflammatoires (Naprosyn, Feldene, Clinoril) et d'autres médicaments (Capoten, Tegretol, sulfate de Quinidine). Le potentiel photosensibilisant de ces médicaments est beaucoup moins que celui des psoralènes.
PROTECTION DES YEUX est essentiel de vous protéger les yeux contre les rayons UV (Soleil ou source artificielle émettant des rayons UV) immédiatement après la prise du médicament et de garder cette protection pour une période de 6 à 8 heures jusqu'à l'élimination compléte du médicament du système oculaire. La vitre d'une fenètre bloque les UVB mais pas les UVA, d’où la la nécessité de se protéger, même à l’intérieur, en présence de la lumière du jour qui traverse une fenêtre. La protection oculaire n’est pas obligatoire le lendemain d'un traitement et inutile après le coucher du soleil. Les lampes ordinaires, fluorescentes ou incandescentes, ne constituent pas de danger pour les yeux. Certaines lampes halogènes pourraient émettre des UVA. En cas de doute, on vérifiera par un détecteur approprié. Il est absolument nécessaire de protéger aussi les côtés des yeux en se servant de lunettes enveloppantes anti-UV. Les lunettes de soleil ne sont pas toutes UV opaques et même si elles le sont, elles n'offrent pas toujours la protection latérale requise. Il est permis de porter des lentilles cornéennes anti-UV (ex: PermaflexMD UV par CooperVision), mais comme ces verres ne bloquent pas les UV qu'à 97%, il est souhaitable de porter, en plus, des lunettes de soleil UV opaques pour l'extérieur. Dans la cabine de PUVA, à cause de l'émission intense de rayons UVA, cette protection devient encore plus importante. Par mesure d'hygiène, on vous recommande de porter vos propres protecteurs oculaires. Il est réassurant de constater que les études menées chez les humains soumis à la PUVA durant les vingt dernières années n'ont pas décelé une incidence élevée de cataractes tel que rapporté chez les animaux de laboratoire. Cela ne signifie pas pour autant que l'on doive négliger la protection oculaire.
PROTECTION DE LA PEAU Afin de prévenir les réactions cutanées indésirables comme le coup de soleil, il est important d'éviter l'exposition au soleil le jour du traitement. Si vous devez absolument vous exposer au soleil, utilisez un écran solaire et portez des vêtements appropriés. Il faut éviter les bains de soleil 24 heures avant et 48 heures après les traitements. Évitez les parfums et produits parfumés et n'utilisez que les produits recommandés par votre dermatologue. Si le visage ne requiert pas de traitement , il est préférable de le couvrir. Les organes génitaux mâles doivent être protégés par une coquille (jackstrap) car ces parties sont plus sujettes au développement du cancer de la peau.
EFFETS SECONDAIRES Les maux d'estomac tels que les nausées et les vomissements, sont parmi les effets secondaires les plus fréquents que l'on rencontre à court terme. Ces malaises peuvent être amoindris en prenant le psoralène avec un verre de lait ou de la nourriture. On peut aussi ingérer la dose requise en deux temps: la moitié une demi-heure avant l’heure prévue, et le reste à l'heure. Si vous êtes toujours incommodé par le psoralène oral, ce médicament peut aussi être administré sous forme de suppositoire (disponible maintenant dans certaines pharmacies). Quant à la démangeaison et à la sécheresse de la peau, elles peuvent être contrôlées par des émollients comme la vaseline, la base glaxal, la crème cétaphil. moisturel etc.).
Des rougeurs ou des enflures suite à vos traitements de PUVA peuvent survenir malgré toutes ces précautions. Si tel est le cas, vous devez immédiatement aviser votre médecin. En cas de réaction grave (très rare), vous rendre immédiatement à une des salles d’urgence du CHUM: Hôtel-Dieu, Notre-Dame ou Saint-Luc, où le dermatologue de garde prendra soin de vous. Le vieillissement prématuré de la peau, le risque élevé de cancer de peau incluant le mélanome sont à craindre à long terme, surtout lorsqu’on dépasse le nombre de 200 sessions ou la dose de 1000 joules/cm2 chez une personne de teint pâle. Malgré tout, la PUVA est considérée le traitement systémique le moins toxique comparé aux autres agents systémiques utilisés (Méthotrexate, cyclosporine, etc.) pour traiter le psoriasis grave. 95 % des cas de psoriasis blanchissent par la PUVA en dedans de 30 séances.
Quelques maladies qui bénéficient de la PUVA: Psoriasis vulgaire, Éruption Polymorphe à la lumière, Pustulose palmo-plantaire, Pityriasis Lichenoides, Mycosis Fongoïde (stade IA, IB), Urticaire solaire.
Quelques maladies qui pourraient bénéficier de la PUVA: Vitiligo, Lichen Plan, Pelade généralisée, Eczéma atopique, Pityriasis rubra pilaire, Granulome annulaire généralisé, Eczéma Dyshidrotique, Hydroa vacciniforme, Dermatose acantholytique transitoire, Papulose lymphomatoïde, Urticaire pigmentaire, Protoporphyrie éryhropoiétique.
LA PUVA ORALE
